La construction de la tour Eiffel

It's almost impossible to imagine Paris without the Eiffel Tower, and yet la Dame de Fer is only about 130 years old. Learn more about how this iconic French monument came to be in the following video.

Note: The tenses in this French article and its English translation don't match! In French, we use the present tense to describe historical stories like this to evoke a sense of immediacy, whereas in English, we commonly use the past tense - learn more about historical French tenses.

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La construction de la tour Eiffel

Difficile d'imaginer Paris sans elle. C'était pourtant une construction éphémère. Comment cette tour de la démesure a-t-elle pu s'imposer comme le symbole de Paris et de la France ?
Pour le comprendre, il faut entrer dans la tête de celui qui lui a donné son nom, le magicien du fer : Gustave Eiffel.

En cette fin de XIXe siècle, cet ingénieur d'une cinquantaine d'années s'est déjà forgé une solide réputation dans le monde de l'architecture. À son actif, il compte des œuvres majeures en métal, comme le pont sur le Douro, à Porto, le viaduc de Garabit dans le Cantal, ou encore l'armature de la Statue de la Liberté. Mais Eiffel rêve de marquer l'Histoire, et une occasion unique va bientôt se présenter à lui.

Tout commence en fait en 1884, le gouvernement, qui est d'ailleurs dirigé par Jules Ferry à ce moment-là - un nom qui est quand même resté dans les mémoires (c[e n]'est pas le cas de la plupart des hommes politiques de la République à ce moment-là) - décide qu'il se tiendra en 1889, cinq ans plus tard - les délais sont courts, déjà - une nouvelle exposition universelle - c'est la quatrième à Paris (Paris est la ville qui en a fait le plus) - pour célébrer le centenaire de la Révolution française, 1789. Et dans un deuxième temps, on recherche des attractions, ce qu'on appelle de plus en plus des "clous".

Le "clou" imaginé par Eiffel, c'est une tour de 300 mètres, la tour la plus haute du monde. À l'époque, cette idée est très en vogue aux États-Unis et en Angleterre, mais personne n'y est encore parvenu. Pour la gloire de la France, Eiffel veut être le premier.

Comme il l'espérait, en 1886, les organisateurs de l'exposition lancent un concours. Malgré une centaine de participants, Eiffel l'emporte haut la main, grâce à un projet en rupture totale avec ce qui se fait à l'époque. Les édifices de grande taille, comme l'obélisque de Washington, qui détient alors le record de hauteur, ou Big Ben à Londres, sont construits en pierre. Mais Eiffel et son équipe décident d'utiliser leur savoir-faire en matière de ponts et de viaducs pour concevoir un projet de tour entièrement en métal. Quatre piliers seront reliés par des arcs sur lesquels reposeront deux plateformes. La flèche sera couronnée d'un campanile.

Si on considère que l'enjeu, c'est trois cent mètres, les tentatives de tours en maçonnerie n'ont aucune chance de tenir. On va donc se rabattre, en quelque sorte, sur le métal. Et là, quelqu'un comme Eiffel est vraiment compétent, mais il a compris qu'il fallait d'abord choisir le fer, pas l'acier, pas la fonte. La fonte ne supporterait pas les nombreux étirages indispensables, l'acier, c'est trop rigide, le fer, c'est plus léger, plus souple, parce qu'il faut que ça résiste au vent. C'est ça le principal problème. Et évidemment, une structure métallique ajourée - tout à fait le contraire de la maçonnerie - ça peut résister au vent. Il faut savoir que la tour, d'une certaine façon, bouge, c'est pour ça qu'elle ne s'effondre pas. Et ça, il faut être un ingénieur qui sort de Centrale, comme Eiffel, pour le comprendre.

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